Les femmes musulmanes semblent être, bien malgré elles, un des sujets de discussion préférés de nos personnages publics français. Chaque mois, retrouvez le top 10 des perles sexistes et islamophobes du mois précédent !
Après un été de débats sur le burkini, la rentrée s’annonçait prometteuse, et on peut dire que nous n’avons pas été déçu·e·s. Accrochez-vous, c’est du haut niveau !
1. Vendredi 2 septembre : Nadine Morano a préparé sa rentrée, elle était prête, déterminée, sûre d’elle !
Quand vous regardez dans les marchés de nos villes et de nos quartiers, le développement du tchador, cet espèce de grand voile noir porté par les femmes… Vous savez ce qui se joue aujourd’hui ? C’est la soumission de la femme dans nos territoires. Et ça, je ne laisserai pas faire en France. Ça je vous le dis, c’est un combat que je mènerai. […] Je suis favorable à la suspension des droits sociaux et des droits civiques pour toutes celles qui font preuve de récidive […] Moi je durcirai la loi. Et pour celles qui ne sont pas Françaises, expulsion immédiate !
Les femmes en tchador, ne sortant que pour faire du shopping ou faire les courses, dans « nos » quartiers et « nos » villes (pas dans les leurs, donc), sont soumises. La solution au combat de Mme Morano ? Suspendre les droits sociaux et civiques : la femme soumise voilée en tchador, qu’on ne trouve qu’au marché doit certainement toucher les allocations familiales, le RSA, bref un minima social. Et ça, c’est pour celles qui récidivent : donc si on est soumise, qu’on nous le fait remarquer et qu’on nous revoit ENCOOORE soumise, bah on est punie ! Et si on n’est pas Française, ce n’est plus son combat …
On est sympa, on vous passe le passage où elle compare les femmes voilées aux nazis …
2. Vendredi 2 septembre : Elisabeth Badinter compare une femme en burqa à un chien, et ça ne choque personne ?
C’est le comble de l’impolitesse et de l’indifférence d’aller se baigner à Nice dans cette tenue après l’attentat de juillet. Pendant trente ans, il n’y a eu aucun problème avec les musulmans. On pouvait ne pas faire le ramadan. On pouvait ne pas aller à la mosquée et les filles pouvaient porter des jupes. Il faut comprendre ce qui s’est passé en France depuis vingt ans ! Rappelons-nous la tête que nous avons faite à la fin des années 1990 devant notre TV lorsque nous avons découvert ce que c’était une burqa. Comment peut-on traiter les femmes comme des chiens ?
Mme Badinder semble aimer à entretenir le parallèle entre burkini et terroriste. Mais le problème avec les musulmans, il n’existe que par un souhait de diabolisation, et ce depuis plus de 40 ans. C’est vrai que maintenant, « on » est obligé de faire le ramadan, d’aller à la mosquée, et que les filles ne peuvent plus porter de jupes, vous n’aviez pas remarqué ? OUVREZ LES YEUX !
Et que dire alors de l’assimilation des femmes en burqa à des chiens !? Comment peut-on traiter les femmes comme des chiens ? L’une des actionnaires majoritaires de Publicis devrait avoir quelques idées à ce sujet, non ? Venir jouer au féminisme en faisant la morale à des femmes qui n’ont rien demandé alors qu’on amasse de l’autre côté les fruits d’un marketing sexiste, ça me parait bien relever d’une certaine psychose ou d’une grande hypocrisie. Balayer devant sa porte, ça vous dit quelque chose ?
3. Samedi 3 septembre : Bruno le Maire veut jouer à cache-cache
Notre culture, elle a toujours défendu l’égalité entre les hommes et les femmes. Ne laissons pas, une fois encore, des esprits obscurcis rendre les femmes invisibles dans la société française. En France, les femmes sont visibles ! Et elles n’ont pas vocation à être dissimulées.
Visibles, invisibles, dissimulées. Cher Bruno Le Maire, nous ne sommes pas dans Harry Potter, les voiles que portent les femmes musulmanes ne sont pas des capes d’invisibilité.
4. Mercredi 6 septembre : apparemment, Eric Zemmour dénonce un complot
L’islam lui-même veut dire paix. Mais l’islam veut dire aussi soumission. Donc en fait, on ne vit dans la paix que lorsqu’on se soumet à l’islam. Il y a simplement des gens qui sont des bons musulmans et des mauvais musulmans. En islam, il n’y a pas de musulman modéré, ça n’existe pas. Il y a simplement des gens qui appliquent à la lettre et d’autres qui n’appliquent pas à la lettre. Mais ils savent qu’ils ne sont pas des bons musulmans.
– Donc les mauvais musulmans sont des bons musulmans pour nous ?
– C’est tout le problème français. C’est que ce que vous appelez bons musulmans, l’islam les appelle mauvais musulmans, c’est tout notre problème.
No comment… Euh si, un (on ne peut pas s’en empêcher) : Si islam veut dire paix et soumission, que veut dire cette phrase : « on ne vit dans la paix que lorsqu’on se soumet à l’islam » ?
Réponse A : On ne vit dans la paix que lorsqu’on se soumet à la paix
Réponse B : On ne vit dans la paix que lorsqu’on se soumet à la soumission
Réponse C : Laisse tomber, c’est du Zemmour, y’a rien à en tirer.
Au passage, soumettre est un verbe transitif, il admet donc un complément d’objet, complément d’objet qui n’est pas ici l’islam (l’islam signifie la soumission à l’islam est un non-sens), mais Dieu (l’islam signifie la soumission à un Dieu unique, au Créateur).
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5. Jeudi 8 septembre : la ratatouille des idées, c’est par cheffe Célérier
Ainsi, en Algérie, qui reconnaît l’islam comme religion d’État, on revendique la liberté de ne pas porter le voile ; en France, où laïcité prétend rimer avec liberté et égalité, on feint de croire qu’en autorisant le voile et le burkini, on œuvre pour la liberté des femmes musulmanes à vivre comme les autres sans renoncer à pratiquer leur religion. Or, il est évident que le port de ces vêtements traduit le plus souvent soit une volonté de provoquer, soit une soumission de la femme à son époux.
Mmmh cet art de tout mélanger, de faire des comparaisons à tout va, ON A-DO-RE !
On apprend donc qu’en France, il n’y a pas de liberté de ne pas porter le voile. Et donc toutes les femmes sont contraintes à se voiler. Et quand on porte le voile, soit on est une adolescente immature qui vit dans la provocation, soit on est mariée, il n’y a pas d’entre deux.
Merci … mais non merci pour l’analyse !
6. Lundi 12 septembre : Eric Ciotti
Demain, si on ne met pas un coup d’arrêt, peut-être un peu ferme, un peu exigeant, dans deux ans, dans trois ans, aucune femme musulmane ne pourra plus se baigner sans burkini.
Demain, si on ne met pas un coup d’arrêt, peut-être un peu ferme, un peu exigeant, dans deux ans, dans trois ans, aucune femme musulmane ne pourra vivre tranquillement et la France abritera les pires hommes politiques, experts de la démagogie. Ah mais non, on me souffle que c’est déjà le cas, pas besoin d’attendre aussi longtemps.
Jeudi 15 septembre : Nicolas Sarkozy
Bien sûr que les musulmans sont des Français comme les autres, mais si vous êtes Français, vous vivez selon le mode de vie français. Monsieur, en France on serre les mains des femmes. En France, les filles vont à l’école non voilées. En France, la femme est exactement l’égale de l’homme.
Nous qui pensions que vivre selon le mode de vie français, c’était l’art de bien vivre, de bien manger, les bons croissants croustillants, la tartine beurrée, la baguette, l’apéro, les bons restos ; l’art de la mode, de l’élégance, de la galanterie ; les valeurs universelles, la philosophie, la littérature, la poésie, les Lumières, l’humanité; mais aussi la légèreté.
Non, en France, on serre les mains des femmes, et les filles vont à l’école non voilées. Dire qu’on avait fait un effort sur le fromage !
Et au fait, d’après l’Observatoire des inégalités, en France, « Hommes et femmes [sont égaux]……devant la pauvreté » seulement, pour le reste, il faut accentuer les efforts, M. Sarkozy.
8. Dimanche 18 septembre : âmes sensibles, s’abtenir !
En ce dimanche bien tranquille, on nous apprend quoi ??? L’institut Montaigne vient de sortir une étude : « Enfin une enquête sérieuse » écrit l’Express, « les vérités qui dérangent » note Le Monde.
Viiite on s’empresse d’aller voir et qu’est-ce qu’on nous annonce ???
Les musulmans ont les mêmes préoccupations que le reste de la population française
L’Institut Montaigne est formel : « Un islam français est possible ». Aaaah nous voilà rassuré.e.s, on ne sait pas ce que c’est « un islam français » mais le ton semble rassurant, donc on est rassuré.e.s.
9. Vendredi 23 septembre : Libération, une merveille !
Puis, c’est une attitude à tenir. «Il faut cacher ses formes», détaille Dounia, au joli décolleté généreux. «Moi, je suis une folle, je m’habille comme je veux, je fais ce que je veux. Celles qui mettent le voile, elles ne peuvent pas.» A ses côtés, pour la première fois de la conversation, Inès tique. Son amie la regarde : «Ben oui, tu ne peux pas aller dans un bar à chichas ou dans une boîte de nuit, ils vont te traiter. Moi, je peux arriver comme ça en criant et en dansant.» Elle lève les bras et les agite, écroulée de rire. Inès la contredit, avec douceur. «Mais je danse chez moi, avec mes cousines.
Là, c’est Libération qui nous offre ce petit bijou (où nous jette ce gros caillou en pleine face, ça dépend du point de vue). En opposant femme non voilée libre et insouciante et femme voilée contrainte et à la maison dans leur « témoignage », ils révolutionnent le journalisme, sortent des sentiers battus, franchement, BRA-VO !
10. Mercredi 28 septembre : Dossier Tabou, vraiment ?
Voilà mon état après avoir regardé les 10 premières minutes de l’émission pour écrire cet article. Après la bande annonce sur ces musulmans, islamistes, salafistes, extrémistes, trompettistes, guitaristes, flutistes, marionnettistes … qui te fait bien flipper, vient une séquence sur des femmes en voile avec lesquelles M. de la Villardière débat, parce lui aime voir les « sourires » sous les burqas. Et là, pour des raisons de sécurité évidentes, j’ai dû arrêter de regarder.
Je vous propose de faire un tour du côté de Sihame Assbague et Widad Ketfi et leur contre soirée Dossier Tabouche
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