Aujourd’hui, en France, en 2016, comme l’ont d’ailleurs très bien illustré une fois de plus les nombreuses polémiques de cet été, on en est encore à expliquer aux femmes musulmanes comment elles doivent penser, se vêtir et vivre leurs vies. On adore les enfermer dans des rôles bien précis, stéréotypés, étouffants et surtout insupportables voire humiliants. Alors de notre côté, nous disons stop, ça suffit ! Nous avons décidé de déchirer ces mauvais scénarios pré-écrits pour prendre nos plus belles plumes et écrire de toutes nouvelles histoires, de véritables récits qui valent enfin la peine d’être lus !
Avec Lallab, notre rêve est simple : façonner un monde dans lequel les femmes choisissent en toute liberté les armes de leur émancipation.
Dans ce cas, pourquoi faire entendre spécifiquement les voix des femmes musulmanes ? On vous explique tout en 8 points :
1/ Faire entendre les voix des femmes musulmanes
Aujourd’hui, les femmes musulmanes sont réduites à un silence paradoxal : on ne cesse de parler d’elles mais sans jamais leur donner la parole. Cela semble pourtant logique, sur un sujet donné, de donner la parole aux principaux·ales concerné·e·s. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, lorsqu’il s’agit des femmes musulmanes, nos médias et nos politiques deviennent de véritables experts pour parler à leurs places.
2/ Être actrice de son histoire
Les femmes musulmanes ne cessent d’être représentées comme un bloc homogène avec une histoire unique. Ces femmes sont pourtant plurielles et leurs vécus sont multiples. Alors prenons la plume ou la caméra, car écrire soi-même son histoire est un moyen de déconstruire les mythes qui y sont attachés, de se la réapproprier et de mieux envisager son futur.
3/ Se rebeller contre les préjugés
Les femmes musulmanes sont soumises et victimes … de toutes les formes d’ignorances qui persistent à leur sujet !
4/ Reconnaître les discriminations spécifiques aux femmes musulmanes
Les musulmanes se trouvent à l’intersection d’au moins 3 critères de discriminations – le genre, la race, la religion. Un chiffre ? En France, en 2015, plus de 80%* des victimes d’agressions islamophobes sont des femmes. Il est aujourd’hui primordial de reconnaître ces discriminations spécifiques à travers une approche intersectionnelle si l’on veut faire changer les choses.
5/ Ne nous libérez pas, on s’en charge !
Il n’y a pas de schéma unique : chaque femme est la plus à même de décider des conditions de son émancipation, et personne, pas même une autre femme, aussi bienveillante soit-elle, ne doit décider pour elle. Cela semble évident, non ? Pas pour tout le monde, manifestement.
La « libération » des femmes musulmanes semble être devenu un enjeu national, et il est en ce sens trop souvent admis que cette émancipation doit nécessairement passer par une mise à distance du religieux. Or, forcer des personnes à nier leur foi pour supposément s’émanciper, c’est pas très cool … C’est même franchement violent et oppressif.
6/ Célébrer !
Énormément de femmes inspirantes se sont battues tout au long de l’Histoire, en tout temps et en tout lieu, pour faire valoir leurs droits et entendre leurs voix, et il est nécessaire de les mettre en lumière ! Rendons-leur hommage !
7/ Révolutionner l’image des femmes musulmanes dans les médias
Les médias ont tellement ancré dans l’imaginaire collectif cette vision de la femme musulmane soumise que cela alimente des discours et des actes oppressifs. Nous souhaitons prescrire l’antidote nécessaire à ce traitement simpliste, binaire et dangereux de l’information. Nous replaçons l’humain au centre de la discussion.
8/ Transformer la société
Ensemble, nous souhaitons construire une société respectueuse, qui ne craint plus les identités des personnes. Notre combat va donc au-delà des droits des femmes musulmanes ! Nous souhaitons que chaque personne puisse être non pas ce que l’on souhaite qu’elle soit, mais bien ce qu’elle veut être.
On l’a déjà dit, mais on le répétera tant qu’il le faudra : notre rêve est simple. Simple, mais ambitieux ! Car il nous faudra parcourir ce chemin tou·te·s ensemble pour enfin vivre dans une société qui n’a pas peur de l’altérité et qui permet à chaque femme de s’épanouir non pas malgré ses identités multiples mais grâce à elles.
Alors, vous en êtes ?
Sarah ZOUAK et Justine DEVILLAINE
Co-fondatrices de Lallab
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