En tant que musulmanes et musulmans qui agissons contre les violences et les oppressions, il est de notre devoir d’aller voter demain, le dimanche 30 juin, ainsi que le dimanche 7 juillet face à l’extreme droite aux portes du pouvoir.
Contrairement aux discours entendus autour de nous : le vote n’est pas haram !
Nous partageons avec vous un argument autour du concept d’istikhlaf.
Sur un plan religieux, le Tawhid (principe d’unicité) est l’un des principes fondamentaux de la foi musulmane qui pose la nature unique et supérieure d’Allah sur les êtres humains qui eux, sont égaux dans leur infériorité à Allah. Ce concept n’est pas seulement théologique mais a également des implications sociales que l’on retrouve dans le concept d’istikhlaf, celui d’assurer la justice et la paix sur Terre. Lorsque qu’Allah a déclaré qu’il avait confié cette mission de khalifa aux êtres humains, les anges ont tout de suite exprimé leur crainte qu’ils ne soient pas à la hauteur, qu’ils répandent le sang et la corruption sur Terre (Coran 2:30).
Contrairement à l’interprétation qu’en ont fait les despotes au cours de l’Histoire, l’istikhlaf n’est pas un droit d’asseoir sa domination mais bien un devoir, spirituel, social et environnemental, que chaque musulmane et musulmane doit honorer pour faire barrière à ceux qui répandent la corruption : lutter contre toutes les formes de violence et de discriminations fait partie de ce devoir spirituel. À travers l’histoire et jusqu’à aujourd’hui, de nombreuses personnes se sont mobilisées pour honorer ce devoir spirituel d’istikhlaf, dénoncer la corruption et œuvrer pour l’égalité et la justice sociale que prône la religion musulmane.
Nos enseignements religieux, le travail de déconstruction des interprétations discriminantes, de réappropriation et de valorisation des principes éthiques et juridiques de justice, d’amour et de compassion nous permet de lutter contre toutes formes de violences.Voter est donc un devoir spirituel afin d’oeuvrer pour la justice sociale !