[Actualisé le 11 juin, publié le 2 juin]
Après le rassemblement historique rassemblant plus de 80 000 manifestants le 2 juin devant le TGI de Paris, Lallab répond à l’appel de Assa Traoré d’une mobilisation nationale Verité et Justice sur Paris contre les violences policières pour une manifestation au départ de la Place de la République à Opéra.
Lallab répond à l’appel au rassemblement ce mardi 2 juin au TGI de Paris contre les violences policières. Des rassemblements sont également prévus à Montpellier, Grenoble, Lille, Marseille, Lyon et Tours
En tant qu’association féministe et antiraciste, le combat contre les violences policières est un combat indissociable des autres formes de violences contre lesquelles nous luttons en tant que femmes, qu’elles soient racistes, sexistes, ou islamophobes.
Les violences policières s’inscrivent dans une logique de domination et de déshumanisation qui touche principalement des hommes non-Blancs, dont la masculinité perçue comme menaçante doit être matée, châtrée. Les meurtres de Georges Floyd ou d’Adama Traoré ne font que rajouter à notre colère et notre effroi face à un système policier suprémaciste qui protège les fondements de notre société raciste et son héritage colonial et esclavagiste.
L’indignation autour de ces affaires ne doit pas être sélective. Quand on pointe du doigt les violences policières aux Etats-Unis, rappelons-nous aussi qu’ici, en France, les mêmes procédés de déshumanisation et de violence sur des corps non-Blancs existent et continuent dans l’impunité.
Nous ne savons que trop bien que ces meurtres ont été médiatisés grâce à une mobilisation sans failles des proches des victimes et de nos communautés, mais qu’ils ne représentent qu’une infime partie visible des actes d’agressions, d’humiliation, de violences policières quotidiens vécus par les populations racisées.
Le Défenseur des Droits a d’ailleurs lui-même condamné ces pratiques racistes par une décision du 12 mai 2020 ; dénonçant l’usage du terme “indésirables” sur “les jeunes des cités issus de l’immigration” et le lot de pratiques discriminatoires en découlant, mettant ainsi en lumière le racisme systémique au sein de cette institution.
Ces violences policières nous rappellent également la nécessité, pour les personnes non-Noires d’entre nous, de condamner et d’exprimer notre soutien aux victimes d’une négrophobie qui tue. Il est primordial de prendre nos responsabilités et de travailler spécifiquement sur la négrophobie dans nos communautés, de nous éduquer, de continuer d’ouvrir des conversations dans nos espaces, d’avoir des conversations difficiles avec nos familles, de nous décentrer, d’écouter et de centrer les voix des femmes/personnes noires musulmanes.
Women who do stuff a publié de nombreuses ressources en Français pour s’éduquer et soutenir ici.
Dans cet élan de consternation et de révolte populaire, nous, femmes musulmanes, militantes féministes et anti-racistes rejoignons l’appel au rassemblement lancé par Assa Traoré à la TGI de Paris ce mardi 2 juin à 19h, pour que justice soit enfin rendue, pour que la famille d’Adama Traoré puisse enfin connaître le répit et cesse de subir un acharnement judiciaire n’ayant pour autre but que de les réduire au silence.
Lallab se joint aux voix qui s’élèvent et exprime sa solidarité contre l’impunité policière, contre la négrophobie pour dénoncer ensemble ces crimes trop longtemps restés impunis et appeler à la Justice Pour Adama et pour toutes les victimes de violences policières, en France et ailleurs.
En cette période de pandémie, si vous ne pouvez pas venir, voici une liste d’actions que vous pouvez faire pour soutenir ce combat sur le compte de Fania Noël (merci à elle !). On vous invite également à soutenir financièrement ces organisations de lutte contre les violences policières en faisant des dons; à signer et faire circuler les pétitions (comme celle-ci), à vous intéresser et vous engager dans des organisations politiques de lutte ; à vous informer sur leurs actualités, à leur envoyer de la force, à donner de la visibilité à leurs actions, à relayer leur parole, leurs vidéos sur les réseaux sociaux…
Agissons et faisons des douas pour que nos communautés s’améliorent, pour que nous soyons en sécurité, pour que nous puissions voir le jour où nous serons TOU.TE.S libérés, où nous pourrons vivre et respirer. Pour que les vies noires comptent.
Crédit photo : Collectif la vérité pour Adama
Diffuse la bonne parole