Lallab organise en partenariat avec Amy Tounkara, écrivaine et fondatrice de La femme en papier des ateliers d’écriture mensuels exclusivement réservés aux femmes musulmanes.
Il était important pour nous de créer un espace de bienveillance et de libre parole dans ce climat sexiste, raciste et islamophobe généralisée. L’objectif aussi, à travers les écrits que nous publions, est de mettre en évidence d’un côté la singularité de nos parcours de vie, le fait que LA femme musulmane dont on entend tant parler dans les médias n’existe pas; et d’un autre côté l’universalité de nos récits.
Les ateliers d’écriture ont pour but de créer un espace bienveillant afin de rendre l’écriture accessible à toutes et permettre à chacune de reprendre la narration de son histoire.
C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.
Lallab publie les textes des participantes qui le souhaitent.
Thème: Écrire un poème sur une personne que l’on aime ou admire, puis le réécrire à la 1ère personne du singulier.
Autrice : bibliophile_55
Mère
Accueillie dans ce monde par le symbole de la pérennité,
Robuste comme un chêne,
Guidée sur le chemin de la connaissance,
Polymorphe, j’ai construit les racines de ma confiance,
Les halos de lumières, essences de cette vie, ont constitué l’écorce de ma personnalité,
Un tronc toujours droit, je suis restée malgré les vents et tempêtes,
Les pieds sur terre, la tête dans les nuages : j’ai été élevée
Je suis l’origine, les racines qui supportent l’arbre
Je suis les feuillages qui font de toi qui tu es,
Je suis mère.
—-
Autrice : anonyme
Titre : Le labyrinthe de ma vie
Attirée par la lumière qui en émanait, je suis entrée dans ce labyrinthe alors que j’avais tout juste 17 ans. Depuis ce jour, je m’y suis installée et j’essaye tant bien que mal de grandir en son sein. Au début, il m’a fallu prendre racine. J’ai tenté de faire au mieux pour m’imprégner du maximum de nutriments que cette terre complexe et riche pouvait m’apporter.
Puis très vite, j’ai compris qu’il fallait explorer pour trouver mon chemin.
Alors j’ai parcouru, et je me suis perdue dans des impasses et des voies sans issues.
Dans ces impasses et ces voies sans issues, j’ai déprimé et j’ai imploré pour pouvoir sortir de là et retrouver la Lumière.
Et cette Lumière, je l’ai retrouvée. Et aujourd’hui, je la laisse guider mes pas.
Il m’arrive encore de me perdre, ou de m’attarder trop longtemps dans des jardins luxuriants, en oubliant de poursuivre mon chemin.
Pour me ressourcer, je m’arrête dans ces vallées verdoyantes, où une douce Brise me murmure : « Avec la difficulté, certes vient la facilité. »
Je suis rassurée.
Je ne vois pas un endroit où je me sentirai mieux qu’au cœur de mon merveilleux labyrinthe.
Puissé-je y accueillir ceux/celles qui me sont chèr·e·s et y demeurer jusqu’à la fin de mes jours.
Amin
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