#StandWithIlhan
Ilhan Omar est l’une des premières femmes musulmanes élue au congrès des Etats-Unis. Arrivée à l’âge de 8 ans avec sa famille aux Etats-Unis pour fuir la guerre civile de Somalie, son ascension politique est l’emblème même du rêve américain. Représentante du Minnesota, elle se définie comme femme, noire, musulmane et immigrée. Elue au sein d’un gouvernement majoritairement blanc et masculin, sa présence au congrès est un symbole fort pour les minorités américaines. Personnalité engagée, elle aborde sans détour la question des droits des femmes, des afro-américain·e·s, des LGBT ou encore des immigré·e·s. A l’international, son positionnement vis-à-vis de l’Etat d’Israël et son soutien à la Palestine lui ont valu des accusations d’antisémitisme de la part des partis conservateurs, et notamment, de la part de Donald Trump qui ne cesse de multiplier les attaques à son encontre sur les réseaux sociaux.
En mars dernier, Ilhan a tenu un discours au Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) lors duquel elle dénonce l’islamophobie. Elle y a notamment évoqué les attentats du 11 septembre, affirmant que le CAIR a été créé parce que les libertés civiles des musulman·e·s étaient bafouées à la suite de ces attentats en raison des actes de certaines personnes. Le CAIR a en fait été créé en 1994 et non pas après le 11 septembre. Profitant donc de cette erreur, le président Donald Trump a relayé un montage vidéo de la jeune femme scandant : “some people did something”, phrase prononcée lors de son discours au CAIR pour l’attribuer à une autre vidéo du 11 septembre. Ce montage avait pour but de montrer l’élue amoindrir la gravité des attentats du 11 septembre. Suite à la publication de cette vidéo, les menaces de mort à son encontre se sont alors multipliées ainsi que les accusations d’apologie du terrorisme. Cette vidéo qui montre une représentante musulmane, avec un voile, tenir un discours au Conseil des relations américano-islamiques répétant une phrase sortie de son contexte avec des images violentes a eu l’effet recherché : inciter à la haine à envers cette femme et entretenir les préjugés racistes à son égard. Régulièrement diabolisée par les partis conservateurs où le patriarcat et le sexisme sont légions, la moindre parole d’Ilhan Omar est détournée, déformée et amplifiée. A ce jour, la Maison blanche soutient son Président et réfute les accusations d’incitation à la haine contre Trump.
La question que nous devons donc nous poser est celle-ci : si Ilhan Omar n’était pas une femme noire musulmane, voilée et immigrée aurait-elle été autant la cible de ces attaques calomnieuses ? Au sein d’un gouvernement patriarcal, sexiste et raciste, Ilhan Omar représente la voix de ces minorités victimes des violences policières, la voix de ces minorités dépeintes comme des terroristes en raison de leur religion, la voix de ces minorités trop souvent désignées comme étant des délinquant·e·s en raison de leur origine, la voix de ces minorités qui ont immigré aux Etats-Unis dans l’espoir d’une vie meilleure et d’un Etat de droit, et par-dessus tout, l’écho des femmes au cœur d’un système patriarcal blanc.
Attaquée pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle représente, Lallab, association féministe et antiraciste se lève aux côtés d’Ilhan Omar. Nous nous reconnaissons dans ses combats pour l’égalité et l’équité pour tou·te·s, nous nous reconnaissons dans son combat contre le racisme, le sexisme et les discriminations envers les femmes. Nous reconnaissons son courage et son abnégation à ne pas flancher face à l’injustice et à la mise à mal des droits humains. C’est cette force-là qui dérange, car elle ose dénoncer et mettre à mal les privilèges du patriarcat et du système raciste et, ne voulant pas y renoncer, Trump et ses acolytes n’ont recours qu’à une vaine manipulation des médias, signe de leur imposture intellectuelle, dans le but de la décrédibiliser et la diaboliser.
Chère Ilhan Omar, nous tenons à t’exprimer notre amour et soutien, ici, de ce côté de l’Atlantique. Merci de porter nos voix si haut contre vents et marées. Tu n’es pas seule. Toute l’équipe Lallab t’apporte sa sororité dans cette épreuve, pour tes combats qui sont le reflet et la continuité des nôtres.
Anglais:
We stand with you Ilhan Omar !
#StandWithIlhan
Representative Ilhan Omar is one of the first Muslim women elected to the American congress. Born in Somalia, Ms Omar and her family arrived in the US back in 1995, when she was only eight-years old after fleeing from Somalia’s civil war. Her political ascent is the epitome of the so-called American dream.
The Minnesota’s congresswoman has proudly identified herself as a Black Muslim immigrant.
Elected in a predominantly white and male government, her presence at the congress is a strong symbol for American minorities. She is very committed to raising issues regarding women’s rights, African-Americans, LGBTs and immigrants. At the international level, her position vis-à-vis the State of Israel and her support for Palestine have earned her accusations of anti-Semitism from conservative parties and in particular Donald Trump who multiplies attacks against her on social networks.
Last March, Ilhan delivered a speech to the Council on American-Islamic Relations (CAIR) denouncing Islamophobia. She spoke of the 9/11 attacks and said CAIR was created because the civil liberties of Muslims were violated as a result of the attacks because of the actions of some people. But CAIR was actually created in 1994 and not after 9/11. Taking advantage of this mistake, President Donald Trump relayed a video where we see images of 9/11 with a sentence whose she pronounced during his speech at CAIR : « some people did something ». This Twitter video showing a veiled Muslim representative (Ilhan Omar) giving a speech at the Council on American-Islamic Relations, repeating a sentence taken out of context with violent images, had the desired effect of inciting hatred against her and provided fertile ground to grow racist stereotypes. Regularly demonized by conservative parties where patriarchy and sexism are at their peak, the least of her words are now diverted, distorted and amplified. To this day, the White House stands behind its president and rejects accusations against Trump of inciting hatred.
The question we have to ask ourselves is: If Ilhan Omar was not a Muslim black woman, veiled and immigrant would she have been so attacked?
In a patriarchal, sexist and racist government, Ilhan Omar represents the voices of these minorities, victims of police violence, the voices of these minorities portrayed as terrorists because of their religion, the voice of these minorities who are referred to as offenders because of their race, the voices of these minorities who immigrated to the United States hoping for a better life and the security of a State subject to the rule of law, and above all Ilhan Omar represents women’s voices within a white patriarchal system.
Attacked for what she is and what she represents, Lallab, a feminist and anti-racist association stands with Ilhan Omar. We recognize ourselves in her struggles for equality and equity for all, we recognize ourselves in her fight against racism, sexism and discrimination against women. We acknowledge her courage and selflessness in not wavering in the face of injustice and in the shattering of human rights. It is this strength that disturbs, because she dares. She dares to denounce and undermine the privileges of the patriarchy, the racist system and she doesn’t give up; Trump and his acolytes/henchmen only have recourse to a futile manipulation of the medias, surely a sign of their intellectual inferiority, to discredit it and demonize it.
Ilhan Omar, you who is working so hard on the other side of the Atlantic, we want to express our love and support. Thank you for carrying our voices so high against wind and tides. You are not alone. The whole team Lallab offers you its sisterhood/sorority in this difficult moment. These fights that you lead are in fact the continuity of ours.
Diffuse la bonne parole