Les histoires courtes de Pommette sont des petits textes de fiction destinés à redonner espoir, inspirer et faire rêver les femmes musulmanes. Merci à la talentueuse Myriam pour ses magnifiques illustrations !
Aicha pénétra dans le wagon du métro et repéra une place libre sur laquelle elle s’assit avec lassitude. C’était le Ramadan, mois béni, moment hors du temps, opportunité de se rapprocher d’Allah, d’être une meilleure personne, de passer du temps auprès de ses proches.
Pourtant, Aicha n’arrivait pas à se débarrasser de la tristesse qui l’accompagnait au quotidien. Sa journée démarrait toujours par de mauvaises nouvelles : les guerres au Moyen-Orient, la persécution des Ouïghours, les SDF de plus en plus nombreux, les lois islamophobes, la montée de l’extrême droite, la détresse des étudiants. Toute la journée, ces mauvaises nouvelles tournaient en boucle dans sa tête, l’empêchant de penser à quoi que ce soit de positif. Le soir, elle restait plusieurs heures allongée dans son lit, fixant le plafond, avant de réussir à trouver le sommeil. Ses nuits étaient peuplées de personnages menaçants qui répétaient les mêmes choses en boucle.
Crédit : @myriam_arts
Aicha sortit du métro et emprunta le chemin jusqu’à chez elle. Une fois franchie la porte de son appartement, elle s’affala sur le canapé et sombra dans un sommeil profond.
Une sensation de chatouille sur son visage la tira de son sommeil quelques heures plus tard, alors que la nuit était tombée. Elle ouvrit les yeux. Un visage souriant, les yeux remplis d’amour, lui faisait face. « Comment se porte ma reine aujourd’hui ? » Aicha aurait voulu lui répondre avec un sourire aussi tendre que le sien, mais elle n’y parvint pas. Elle essaya de parler, sans qu’aucun mot ne puisse sortir de sa bouche. Il reposa la question en caressant son visage pour l’encourager.
Soudain, elle éclata en sanglots. Cela faisait des jours qu’elle se retenait de pleurer, considérant cela comme un signe de faiblesse. En laissant ses larmes couler, elle ressentit une sensation incroyable de soulagement et de sérénité, comme si tous ses pleurs avaient entraîné dans leur chemin ses angoisses.
Il la serra très fort contre lui, puis attrapa ses mains. Une musique festive se répandit dans la pièce sur laquelle tous les deux se mirent à danser. Alors qu’elle tourbillonnait, Aicha sentit une délicate odeur parvenir jusqu’à ses narines. Elle se retourna et aperçut de délicieux mets sur la table.
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